ARCHEOLOGIE DU MIDI MEDIEVAL ■ TOME XII - 1994
NOTES ET DOCUMENTS
GARD
LA NECROPOLE MEDIEVALE DE L'ESPERELLE A ROQUEMAURE (Gard)
Yves MANNIEZ*
1. Circonstance de la découverte
En février 1989, lors de travaux d'élargissement de la route départementale 976, sur la commune de Roque- maure (fig. 1), des tombes à inhumation ont été mises en évidence par les engins de terrassement travaillant pour la Direction Départementale de l'Equipement. M. J.-M. Pêne du Centre de Documentation Archéologique du Gard s'est déplacé le jour même sur les lieux de la découverte et a consigné ses observations dans une notice de site remise au service Régional de l'Archéologie. Un sauvetage urgent, décidé peu après, nous a permis de fouiller la totalité des sépultures repérées, avant le passage des tracto-pelles (1).
2. La nécropole et son environnement
La nécropole se situe en bordure de la route (fig. 2), sur le versant nord d'une petite colline, au lieu-dit l'Es- pérelle, à une distance d'environ 4,5 km du village de Roquemaure. La partie menacée par l'élargissement de la voie concernait, semble-t-il, l'extrémité septentrionale du cimetière qui se poursuit, au sud, sous le bois.
Fig. 1 : Le cadre régional.
Sa présence est certainement à mettre en rapport avec un habitat du haut Moyen Age auquel a pu se rattacher, dans son état primitif, la chapelle voisine. Ce lieu de culte est dédié à Saint-Agricol, évêque d'Avignon, dont le culte fut très important après sa mort survenue en 700 (2). L'édifice roman, dont il ne subsiste "que l'abside..., la travée orientale et un clocher à simple arcade " (Clément 1989, 95) a succédé à une petite église dont la fondation pourrait se situer au plus tôt dans le courant du Ville s. (Ravanis 1886, 35) (3). En 1100, l'évêque d'Avi-
(*) Archéologue AFAN, doctorant, CDAG, 396, avenue Joliot-Curie 30900 NIMES.
(1) Les coordonnées Lambert centrales du site sont X = 792,515, Y = 3 193,865, Z = env. 70 m. Parcelle cadastrale n° 195, section AT du cadastre de Roquemaure. Cette intervention, limitée à 5 jours, a été menée bénévolement et avec des moyens financiers réduits. Nous remercions Alain Bouet, Jean-Marie Claret, Marie-Pierre Durand, Lionel Lalande, Martial Monteil, Hervé Peti- tot, Isabelle Petitot, Nathalie Ramel, Nathalie Talhouas, Marie-Laure Revérault, Françoise Verdier et Alain Veyrac pour leur aide. Sans eux, nous nous en serions seulement tenu aux priorités fixées en accord avec les responsables de la Direction des Antiquités de Languedoc-Roussillon, à savoir dresser un plan de la nécropole et prélever le mobilier éventuel.
(2) Je remercie sincèrement M. l'abbé R. Durieu, curé de Roquemaure qui m'a fait profiter de sa documentation sur la chapelle Saint-Agricol, mes amis Marc Célié et Martial Monteil qui ont relu et corrigé ce texte ainsi que MM. Patrick Périn et Max Martin pour leurs renseignements à propos du mobilier métallique.
(3) Cet auteur qui affirme : "je regarde comme certain que notre chapelle de Saint-Agricol de Clary a été bâtie peu après la mort du saint dont elle porte le nom. La date de construction doit se situer entre 700 et 73 1 ". Il ne donne malheureusement pas de précision sur la datation la plus récente.
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